Espace Julien, Marseille – 27 janvier 2019
Dimanche 27 janvier 2019, la grande messe du heavy metal faisait trembler les murs de l’Espace Julien qui affichait sold-out depuis plusieurs semaines. Une soirée attendue par bon nombre de Marseillais et sudistes aux alentours, et une claque monumentale que peu sont près d’oublier.
Kissin’ Dynamite
Inutile de le nier, l’affiche du jour donne envie: les Allemands de Powerwolf viennent pour la première fois dans la cité phocéenne, accompagnés du groupe Amaranthe en guest et de Kissin’ Dynamite en première partie. Ouverture des portes 18h00, la file d’attente va jusqu’à en bas de la rue et montre le succès de cette soirée, qui affiche sold-out depuis plusieurs semaines. Le bus imposant de Powerwolf est garé devant la salle et sert de toile de fond à des selfies en tous genres.
En attendant le début des festivités, petite prise de température : la salle est pleine à craquer et bon nombre de personnes se demandent s’il n’y a pas eu plus de places vendues que ce que la salle peut contenir de monde. Il reste d’ailleurs des personnes dans le hall d’entrée qui s’agglutinent devant les portes de la salle mais qui n’ont pas la place de rentrer. 18h40, c’est au tour de Kissin’ Dynamite, groupe de glam metal allemand de Reutlingen qui suit la tournée de Powerwolf, d’ouvrir la soirée. Ce sera une découverte pour beaucoup, pourtant ce groupe n’en est pas à ses débuts, avec déjà six albums à son actif.
Le concert débute avec la chanson « I’ve got the fire » issue de leur dernier album Ectasy, sorti en 2018. Le public applaudit en rythme dès les premières notes et accueille chaleureusement le groupe. La musique est agréable et l’énergie est là. Hannes Braun fait le show et arrive rapidement à mettre l’ambiance, les musiciens s’éclatent et leur bonne humeur est communicative. Le public bouge et même si les mélodies peuvent paraître simples, elles sont terriblement efficaces. Le chanteur échange plusieurs fois en français avec le public, et s’excuse d’avoir en grande partie oublié ses bases.
Les Allemands mêlent ce soir des titres de leur dernier opus ainsi que des morceaux plus anciens, tels que « Love me, hate me » tiré de leur deuxième album Addicted to metal ou encore l’entraînant « I will be King » de l’album Money, sex and power. Hannes porte d’ailleurs pour l’occasion une cape du plus bel effet, certes kitsch, mais qui va avec l’univers glam rock du groupe. Le concert s’achève sur les notes de Flying colours et le public est visiblement conquis.
Setlist Kissin Dynamite :
I’ve got the fire
Somebody’s gotta do it
Sex is war
Love me, hate me
Waging War
You’re not alone
I will be King
Flying colours

Amaranthe
19h40, c’est au tour d’Amaranthe d’entrer en scène. Les Suédois font partie de ces groupes de power metal qu’il fait bon écouter en live. Côté ambiance, les effets de fumée envoyés sur scène donnent une atmosphère particulière à la prestation et on se laisse facilement emporter par leur univers. Le décor, simpliste, est quand à lui aux couleurs du dernier album Helix.
Côté setlist, le concert débute avec « Maximize », tiré de leur avant-dernier album Maximalism. La voix d’Elize Ryd se fait mélodique tandis que ses deux acolytes masculins, Nils Molin et Henrick Englund envoient du lourd, et les trois chanteurs se font écho pour le plus grand plaisir du public. La setlist alterne nouvelles chansons (« Helix », « GG6 » et « 365 ») et anciennes pépites. Sur onze titres, seulement trois sont issues de l’album Helix. Pas de grosse prise de risque, donc, pour le quintet habitué à la scène depuis plusieurs années.
Le groupe enchaîne son set sans temps morts, jusqu’à une pause de 5 minutes où le bassiste Johan Andreassen, seul sur scène, s’adonne à un clapping. Une partie de la salle suit, l’autre est dans l’incompréhension la plus totale. Malaise… Cependant dans l’ensemble, il n’y a pas de quoi être déçu ce soir, le choix de ce groupe en guest est plus qu’appréciable.
Setlist Amaranthe :
Maximize
Digital World
Helix
1.000.000 Lightyears
Hunger
Amaranthine
GG6
365
Drop Dead Cynical
Call Out My Name
The Nexus

Petite pause et pendant que le public se presse contre les barrières, en attendant la grande messe du heavy metal, on est en droit de se demander, encore, si les jauges n’ont pas été largement dépassées, une partie du public étant encore à la porte. Côté scène, un grand rideau orné des initiales PW a été déployé pour cacher l’installation des décors.
Powerwolf
21h, le noir se fait et une silhouette apparaît derrière le rideau. Les premières notes de « Fire and Forgive » se font entendre, alors que les décors surplombent le public, adaptés pour l’occasion à la petite taille de la salle. Il faut dire que l’Espace Julien voit rarement des groupes internationaux et on peut d’ailleurs regretter que ceux-ci n’aient pas joué dans une salle plus grande.
Décors somptueux et maquillage impeccable, le groupe apparaît et le public en prend plein la vue dès le premier coup d’œil. Une jeune fille habillée en none au premier rang perce les tympans de ses voisins. Les premiers slams démarrent à une vitesse impressionnante, la première chanson déjà entamée. Ce soir, le public n’est pas venu là pour dormir, bien au contraire !
En parlant des décors, ceux qui ont déjà vu Powerwolf en concert auront sans doute noté l’esthétique parfaite du groupe. Doubles claviers posés sur des troncs d’arbres ornés de crânes, avec leurs branches tentaculaires, guitares sculptées qui rappellent les tenues de scènes des frères Greywolf, pied de micro avec une liane qui enserre un morceau de bois pourvue d’une croix en son sommet, scène à trois niveaux. C’est visuellement parfait et colle parfaitement avec l’univers qu’à su créer le groupe. Tout est en place pour célébrer la grande messe du heavy metal !
Côté setlist, le choix a été parfaitement étudié : six chansons sur dix-huit sont issues de leur dernier album The Sacrament of Sin, le reste alterne entre titres percutants et tubes. « Fire and Forgive » est suivie de « Army of the Night » pendant laquelle la salle reprend en cœur le refrain.
S’en suit 1h40 de show à un rythme soutenu. Les échanges entre le groupe et le public sont constants et le charismatique Attila Dorn s’exprime dans un français presque parfait. Pour reprendre son expression c’est « très magnifique !« . Le chanteur habite la scène et tient son rôle à la perfection avec des mimiques dignes d’un acteur de théâtre. De son côté, Falk Maria Schlegel amuse la galerie dès qu’il quitte ses claviers.
Les titres s’enchaînent puis arrive « Demons Are a Girl’s Best Friend », dernier titre sorti par la composition allemande. La salle se retourne et des têtes tournent. L’augmentation de la température n’est pas qu’une façon de parler, la sécurité avouant que le chauffage n’a pas été arrêté dans la salle. On comprend mieux les hauts tombés par certains…
Quelques chansons plus tard, l’ambiance se fait plus intimiste avec le titre « Where The Wild Wolves Have Gone ». Falk Maria Schlegel laisse ses synthés pour s’installer sur le devant de la scène et jouer, l’espace d’un instant, sur un piano. Ce titre fini, le groupe recommence à envoyer du lourd.
Dans la salle, le public est en furie. Les spectateurs exultent et certains affirment que c’est « le meilleur concert de leur vie« . Il faut l’avouer : c’est un sacré concert !
Puis arrivent les notes de « Lupus Dei ». Les frères Greywolf entrent en scène avec chacun une torche à la main. Le public se met à genoux, mains positionnées façon prière. Des « rampes » de flammes habillent la scène. C’est visuellement dément et on peut s’amuser à imaginer la tête de la personne ne connaissant pas le groupe, venue là pour accompagner un fan… Si cette personne était présente dans la salle, elle a dû s’enfuir à toutes jambes. Cela vaut aussi pour les parents accompagnants leurs enfants. Le prochain repas de famille a un sujet de discussion tout trouvé.
Le groupe quitte la scène quelques instants, le temps du rappel où trois derniers titres sont joués. Seul regret de la soirée : que les vocalistes des groupes Kissin’ Dynamite et Amaranthe n’aient pas été invités sur les morceaux « Let There Be Night » et « Army Of The Night » alors qu’ils ont participé au disque de covers présent dans l’édition collector de « The Sacrament Of Sin » en reprenant ces morceaux.
Setlist Powerwolf :
Fire and Forgive
Army of the Night
Incense & Iron
Amen & Attack
Let There Be Night
Demons Are a Girl’s Best Friend
Killers With the Cross
Armata Strigoi
Blessed & Possessed
Where the Wild Wolves Have Gone
Resurrection by Erection
Stossgebet
All We Need Is Blood
We Drink Your Blood
Lupus Dei
Encore :
Sanctified With Dynamite
Coleus Sanctus
Werewolves of Armenia

Photos réalisées par Julie Gazzoti.
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.
Live Report réalisé pour le webzine de La Grosse Radio Metal.
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